Historique
L’histoire de la caserne remonte à 1756. L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche fait ériger la caserne comme quartier pour des soldats autrichiens. Voilà qui explique les façades strictes et sobres, dont le style semble plus proche du classicisme viennois que de l’architecture locale. En 1781, la ville de Malines vend la caserne à l’État. Elle servira à des fins militaires jusqu’en 1940.
C’est à cette époque que la caserne reçoit le nom de caserne Dossin, en référence au lieutenant-général Émile de Dossin de Saint-Georges (1854-1936), héros de guerre liégeois. Si la fonction de la caserne entre mai 1940 et juillet 1942 reste inconnue, la bâtisse remplit ensuite un bien sinistre office. Tout comme Vught et Westerbork aux Pays-Bas et Drancy en France, la caserne devient un camp de rassemblement SS pour les Juifs et les Tsiganes. Entre juillet 1942 et septembre 1944, 25 484 Juifs et 352 Tsiganes y sont rassemblés pour être déportés à Auschwitz-Birkenau et dans d’autres camps de concentration plus petits. Deux tiers des déportés sont gazés dès leur arrivée.
Après la Seconde Guerre mondiale, la caserne Dossin redevient la propriété de l’État belge. Fin 1948, l’armée belge y installe un Centre du Service administratif jusqu’en 1975, après quoi la caserne Dossin se délabre progressivement. La ville songe même à la faire raser, mais après une levée de boucliers, la façade du bâtiment est classée. La ville de Malines reprend la caserne en 1977, mais il faut attendre les années ‘80 pour que ce bâtiment en décrépitude soit aménagé en un complexe d’appartements portant le nom de « Hof van Habsburg » ou « Cour de Habsbourg », en référence à la dynastie autrichienne qui fit construire la caserne à l’origine.